Nous sommes très heureux d’accueillir Daphne Corregan, figure emblématique de la céramique contemporaine qui réalise pour l’occasion une sculpture « originale », investissant ainsi l’espace Terrail tout en poursuivant sa recherche dans l’immobile et le silencieux d’objets qui pour être familiers n’en sont pas moins hors du commun. Des objets qui parlent des humains et de l’usage qu’ils en font, ils vivent en groupe, en couple ou en solitaire. Quel que soit le cas, ils pratiquent l’art de la conversation. Son travail est comme une respiration qui vient résonner de manière encore plus forte au regard du contexte actuel que nous traversons.
Daphne Corregan puise son inspiration dans un large champ référentiel où s’entrecroisent les arts plastiques, premiers, populaires, décoratifs et appliqués. Ayant longtemps pratiqué la cuisson raku dans la lignée des céramistes américains Paul Soldner ou Jim Romberg, elle s’intéresse depuis ses voyages en Afrique, en Chine ou en Inde à des techniques ancestrales comme celle du colombin, qui lui permet d’obtenir des surfaces sensuelles et modelées.
Cet ensemble de deux sculptures présenté à Terrail s’appelle « Warriors », dans le sens de résistance plus que celui de guerrier. Daphne Corregan s’inspire beaucoup des peintures corporelles de par le monde, les « warpaint », visages grimés, masques que l’on s’applique avant de rencontrer le monde en se donnant un air différent et sauvage.